Cas pratiques de Responsabilité Civile Professionnelle – Soin & social
Dommages corporels
Un patient a subi une intervention chirurgicale sous anesthésie générale dans un établissement de santé. Au cours de l’intubation, réalisée par un infirmier anesthésiste, le patient a eu un bris dentaire. Il a été informé de cet incident à son réveil et a reçu un certificat médical attestant du dommage subi.
L’analyse
L’anesthésie générale est réalisée sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste-réanimateur. Il établit la stratégie anesthésique, évalue les risques, surveille le patient et adapte le traitement en fonction de son état.
L’infirmier anesthésiste assiste le médecin anesthésiste-réanimateur dans la réalisation de l’anesthésie. Il prépare le matériel, installe le patient, effectue l’intubation et assure le transfert du patient en salle de surveillance.
L’assurance
Même si l’infirmier anesthésiste a réalisé l’intubation, le médecin anesthésiste-réanimateur est fautif en cas de complication ou de dommage causé au patient. En effet, l’infirmier anesthésiste agit sous la direction et le contrôle du médecin anesthésiste-réanimateur, qui est le seul responsable de la sécurité du patient.
La jurisprudence
La jurisprudence a évolué sur la question du bris dentaire en anesthésie. Auparavant, les juges considéraient que le bris dentaire était toujours imputable à une faute de l’anesthésiste, sauf à ce qu’il rapporte la preuve contraire.
Depuis la loi du 4 mars 2002, les juges ont abandonné cette présomption de responsabilité et ont adopté une approche plus nuancée, tenant compte des circonstances de chaque cas. Ils apprécient ainsi si le bris dentaire est dû à une faute ou à un aléa thérapeutique, en se fondant sur les éléments du dossier médical, les témoignages des professionnels de santé, les expertises médicales, etc. Ils tiennent également compte de l’état dentaire du patient, qui peut constituer un facteur de risque.
Voici quelques exemples de décisions de justice illustrant cette évolution :
- Cour d’appel de Paris, 18 décembre 2014, n° 13/10167 : la cour a considéré que le bris dentaire était dû à un aléa thérapeutique, car l’anesthésiste avait respecté les règles de l’art et que le patient avait un état dentaire dégradé. Elle a rejeté la demande d’indemnisation du patient à l’encontre de l’anesthésiste et a renvoyé le patient devant l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM).
- Cour d’appel de Versailles, 29 janvier 2015, n° 13/04667 : la cour a considéré que le bris dentaire était dû à une faute de l’anesthésiste, car il n’avait pas vérifié l’état dentaire du patient avant l’intubation et qu’il avait utilisé une lame d’intubation trop grande. Elle a condamné l’anesthésiste à indemniser le patient pour le dommage subi.
- Cour de cassation, 1ère chambre civile, 14 septembre 2017, n° 16-20.287 : la cour a confirmé la décision de la cour d’appel de Paris, qui avait considéré que le bris dentaire était dû à un aléa thérapeutique, car le patient avait un état dentaire fragile et que l’anesthésiste avait agi conformément aux données acquises de la science. Elle a rejeté le pourvoi du patient, qui invoquait la présomption de responsabilité de l’article 1384 alinéa 1 du Code civil.


Dommages matériels
Jean-Jacques est aide à domicile chez plusieurs personnes âgées dépendantes. Il dispose d’un trousseau de clés qui lui permet d’accéder aux domiciles de ses patients sans avoir à les déranger.
Un jour, en sortant de chez l’un de ses patients, il se rend compte qu’il a perdu son trousseau de clés. Il ne sait pas si il les a égarées dans la rue, chez un autre patient, ou si elles ont été volées.
Il est inquiet car craint que les clés ne tombent entre de mauvaises mains et que les domiciles de ses patients soient cambriolés.
Jean-Jacques contacte immédiatement l’AIAS auprès de laquelle il a souscrit une assurance Responsabilité Civile Professionnelle qui couvre les dommages qu’il pourrait causer à ses patients ou à leurs biens dans le cadre de son activité.
Le partenaire assureur de l’AIAS prend en charge le remplacement des serrures des domiciles de ses patients, ainsi que le coût des nouvelles clés.
Qu’est-ce que la franchise ?
C’est une somme définie ou un pourcentage, propre à chaque contrat d’assurance, restant à la charge de l’assuré en cas de sinistre.
La franchise est relative lorsque le contrat prévoit l’indemnisation totale de l’assuré dès que le montant du sinistre dépasse celui de la franchise.
La franchise est absolue lorsque le contrat prévoit un montant d’indemnisation égal à la différence entre le montant du sinistre et la franchise (exemple : si la franchise est de 200 € et le montant du sinistre de 450 €, l’assuré recevra 250 € d’indemnisation).
Qu’est-ce que le taux de vétusté ?
C’est un pourcentage qui est déduit de la valeur à neuf du bien et qui permet d’obtenir la valeur réelle du bien assuré. En effet, tout produit acheté subit une dépréciation dans le temps : le produit perd de sa valeur.
Chaque assureur dispose de son propre barème de calcul de la vétusté (selon la durée de vie moyenne du bien, son ancienneté, son entretien ou bien encore ses caractéristiques techniques).
Le contrat souscrit par l’AIAS pour le compte de ses membres ne prévoit pas de vétusté. L’AIAS prend, par ailleurs, intégralement en charge la franchise (155 €). Le reste à charge pour l’adhérent est donc nul.
Pour plus d’informations, c’est ici.
Comment déclarer un sinistre mettant en jeu votre Responsabilité Civile Professionnelle ?
Contactez-nous au 04 50 45 10 78. Nous vous indiquerons ainsi la marche à suivre et vous ferons parvenir une déclaration de sinistre.
Afin de pouvoir bénéficier des garanties souscrites, vous devez porter à la connaissance de votre assureur tout évènement pouvant donner lieu à la mise en jeu de vos garanties.