Le bilan de compétences

Au cours de sa vie professionnelle, il peut arriver qu’on ait besoin de faire le point sur ses aptitudes et son parcours, mais aussi sur ses aspirations et sur ses ambitions.
Le Code du travail précise que « les actions permettant de réaliser un bilan de compétences ont pour objet de permettre à des travailleurs d’analyser leurs compétences professionnelles et personnelles ainsi que leurs aptitudes et leurs motivations afin de définir un projet professionnel et, le cas échéant, un projet de formation » (articles L.6313-4 et R.6313-4).
Pourquoi réaliser un bilan de compétences ?
Il permet :
- de mieux se connaître professionnellement (identification des connaissances, savoir-être, savoir-faire),
- de gagner en confiance professionnelle,
et dans le but :
- de se reconvertir,
- de changer d’entreprise,
- de gagner en responsabilités au sein de son entreprise,
- d’apporter du crédit à ses candidatures,
- d’identifier une formation…
Qui peut en bénéficier ?
Tous les salariés actifs peuvent réaliser un bilan de compétence :
- Les salariés du secteur privé en CDI : après 5 ans d’activité professionnelle, dont 1 année dans l’entreprise actuelle.
- Les salariés en CDD : après 24 mois consécutifs ou non d’activité salariale, chez un ou plusieurs employeurs, au cours des 5 dernières années, dont 4 mois, consécutifs ou non, sous contrat de travail à durée déterminée, au cours des 12 derniers mois.
- Les intérimaires : après 5 ans d’ancienneté avec 2 028 heures pour l’entreprise de travail temporaire concernée par la demande ou 3 ans dans la même branche, dont 1 an dans l’agence d’intérim actuelle.
- Les fonctionnaires : après 10 ans de service minimum (la démarche s’inscrit dans la perspective d’une évolution géographique ou professionnelle).
- Les demandeurs d’emploi : Après de 3 ans d’expérience professionnelle. Cela concerne les personnes de moins de 55 ans, au chômage depuis plus de 6 mois.
- Les travailleurs indépendants : à condition d’avoir participé au paiement des contributions au financement de la formation professionnelle (Attention, toutes les formations ne seront pas accessibles).
Le bilan de compétences peut être proposé au salarié par l’employeur, pendant la durée du contrat de travail :
1/ Dans le cadre d’un plan de développement des compétences : il permet à l’employeur de remplir son obligation de proposer des actions qui participent au développement des compétences. Le coût est à la charge de l’employeur. Le salarié peut valablement refuser de réaliser un bilan de compétences.
2/ Dans le cadre d’un congé de reclassement : en cas de licenciement économique dans une entreprise d’au moins 1 000 salariés, l’employeur a l’obligation de proposer un congé de reclassement, qui inclut un bilan de compétences.
Comment est mis en œuvre le bilan de compétences ?
Les bilans de compétences sont éligibles au compte personnel de formation.
- Lorsque le salarié mobilise son compte personnel de formation pour un bilan réalisé hors temps de travail, l’employeur n’a pas à être informé.
- Lorsque le salarié mobilise son compte personnel de formation pour un bilan en tout ou partie, pendant le temps de travail, il doit demander l’accord préalable de l’employeur.
Lorsque le bilan est réalisé sur le temps de travail, la rémunération est maintenue.
Le financement du bilan est proportionnel au montant dont vous disposez sur votre CPF. Une participation est due à hauteur de 102,23 € (cette somme peut être prise en charge par votre OPCO ou votre employeur).
Comment se déroule-t-il ?
La durée du bilan de compétences est au maximum de 24 heures et se répartit généralement sur plusieurs semaines.
Le bilan comprend obligatoirement trois phases sous la conduite de l’opérateur. Le temps consacré à chaque phase dépend des actions conduites pour répondre au besoin de la personne.
Une phase préliminaire a pour objet de :
- de comprendre la demande et le besoin du bénéficiaire,
- de s’assurer du format le plus adapté à la situation et au besoin,
- de définir les modalités de déroulement du bilan.
Une phase d’investigation permet au bénéficiaire :
- soit d’établir son projet professionnel et de vérifier qu’il convient bien,
- soit d’envisager d’autres pistes.
Une phase de conclusion, dans le cadre d’entretiens personnalisés, permet au bénéficiaire de :
- s’approprier les résultats issus de la phase d’investigation,
- recenser les conditions et moyens favorisant la réalisation du projet professionnel,
- planifier les modalités et les étapes du projet professionnel.
Vous recevrez une restitution des résultats de votre bilan de compétences via un document de synthèse et de résultats, dont vous serez le seul destinataire.
A qui s’adresser ?
- Salarié du privé
Le salarié du secteur privé doit se rapprocher de son employeur s’il compte réaliser son bilan sur son temps de travail. Il convient alors de lui faire parvenir un courrier au moins 60 jours avant le commencement du bilan. Dans ce courrier seront indiqués les dates, la durée et le nom de l’organisme choisi. L’employeur bénéficie d’un délai de 30 jours pour répondre.
Si le bilan est réalisé en dehors de ses horaires de travail, il n’y a aucune obligation d’en informer son employeur. Il est possible de contacter l’OPCO (Opérateurs de Compétences) dont le salarié dépend. L’OPCO est un opérateur de compétences en charge d’accompagner la formation professionnelle. Il aidera le salarié dans sa demande ainsi que dans la constitution de son dossier de financement.
Chaque entreprise est rattachée à un OPCO en fonction de son activité principale. Pour trouver l’OPCO dont vous dépendez, c’est ici.
- Agent de la fonction publique
L’agent de la fonction publique territoriale, d’Etat ou hospitalière, doit s’adresser à son administration. La demande doit lui être adressée au moins 60 jours avant le début du bilan et doit indiquer les dates, la durée et le nom de l’organisme. Selon la fonction publique, l’administration dispose d’un délai de 30 à 60 jours pour notifier de sa réponse.
- Indépendants
Les indépendants doivent s’adresser directement à un organisme agréé qui pourrait, en plus, être en mesure de financer leur bilan de compétences.
Cet organisme diffère selon le statut et la fonction : il s’agit du FIFPL (le fonds interprofessionnel de formation des professionnels libéraux), du FAFPM (fonds d’assurance formation de la profession médicale) ou l’Agecife : (association de gestion de financement de la formation des chefs d’entreprise).
- Demandeurs d’emploi
Les demandeurs d’emploi ont la possibilité de s’adresser à France Travail (qui peut refuser de prendre en charge le bilan), mobiliser son CPF ou effectuer une ECCP (entièrement pris en charge). L’ECCP est l’évaluation des compétences et des capacités professionnelles. C’est un dispositif similaire proposé par Pôle Emploi.
Vous pouvez évoquer votre projet de réaliser un bilan de compétences à un conseiller en évolution professionnelle (CEP). Il peut vous aider gratuitement dans vos démarches : trouver son opérateur CEP
Prenez contact avec l’AIAS pour connaître vos droits et être accompagné(e) dans vos démarches.