Devenir assistante maternelle

L’assistante maternelle* joue un rôle crucial pour l’enfant accueilli et ses parents.
(*la profession est féminisée dans cette article)
Elle doit démontrer un réel sens de l’organisation et garantir la sécurité à son domicile en toutes circonstances.
Plus complexe qu’il n’y paraît, le métier d’assistante maternelle (ou ass mat) nécessite de recréer un équilibre avec l’enfant, en respectant les règles éducatives des parents sans se substituer à eux.
Les principales fonctions de l’assistante maternelle
Tout au long de la journée, l’assistante maternelle assume plusieurs missions essentielles pour assurer le confort et le bien-être de l’enfant (accueil, sommeil, alimentation, hygiène…).
- L’accueil
Ce moment est primordial. L’assistante maternelle doit offrir un environnement sécurisant pour que l’enfant se sente bien chez elle. Les parents doivent partir travailler l’esprit tranquille.
- Le sommeil
Les PMI exigent que la sieste de l’après-midi se déroule au domicile de la professionnelle, et non dans un siège auto ou une poussette.
- L’alimentation
Si l’assistante maternelle fournit les repas, elle participe aux différentes étapes de la diversification alimentaire.
- L’hygiène
Le change est une tâche récurrente parmi les soins d’hygiène. Le bain n’est pas de sa responsabilité.
La propreté de l’environnement de l’enfant est essentielle, avec un nettoyage régulier du sol et des jouets, à effectuer en dehors des heures de travail.
- L’éveil
L’assistante maternelle doit proposer des activités et des jeux adaptés à l’âge de l’enfant.
Une salle de jeux n’est pas obligatoire : un espace dédié dans une pièce avec un parc et un coin jeux suffit pour divertir les enfants sous sa surveillance.
Les qualités requises de l’assistante maternelle
L’assistante maternelle doit utiliser ses compétences propres et/ou acquises en formation pour travailler dans des conditions optimales :
- Un sens de l’organisation
En fonction du nombre d’enfants à sa charge, y compris ses propres enfants, il est crucial de gérer son rythme de travail avec rigueur pour concilier vie professionnelle et familiale.
- Une aptitude à assumer les responsabilités
Les accidents domestiques (chutes, brûlures, défenestrations…) sont la principale cause de blessures chez les enfants de moins de 2 ans. Une vigilance constante est essentielle.
- Une capacité d’adaptation
Chaque enfant a son propre rythme de sommeil, d’éveil et de développement. L’assistante maternelle doit être flexible et prendre en compte l’individualité de chaque enfant pour favoriser son épanouissement.
- Une faculté d’observation
Une attention constante doit être portée à chaque enfant : fièvre, position inconfortable, bouchée mal avalée…, afin de détecter les besoins pour le confort et le bien-être de chaque enfant.
L’assistante maternelle doit développer une relation de proximité avec l’enfant pour répondre au mieux à ses besoins. Pour s’épanouir dans son métier, elle doit développer des qualités humaines au service du confort de l’enfant :
- La patience
Au cours d’une journée, elle peut être confrontée aux pleurs et aux caprices d’un enfant, ce qui peut engendrer du stress.
En contact permanent avec les enfants, elle doit rester patiente et calme en toutes circonstances.
- L’empathie
Lors d’une chute, d’un cauchemar ou du chagrin de voir les parents partir, l’enfant doit sentir la compréhension de la personne chez qui il est accueilli.
L’assistante maternelle est l’adulte référent en l’absence de la famille. Elle doit être à la fois altruiste et aidante.
- La flexibilité
Une ass mat peut accueillir un enfant de ses 3 mois à ses 3 ans, mais les contrats peuvent être beaucoup plus courts. Un enfant peut déménager ou les parents peuvent bénéficier d’un congé parental et interrompre l’accueil. Les situations sont variées.
- La capacité à travailler en autonomie
La plupart des professionnelles travaillent seules, à domicile, directement employées par les parents, ce qui peut entraîner un sentiment d’isolement professionnel.
- La gestion relationnelle avec les parents employeurs
L’assistante maternelle doit établir une relation de confiance avec les parents.
Avec discrétion, elle doit faire preuve de compréhension et respecter le secret professionnel.
Elle peut être amenée à gérer des situations conflictuelles.
- Une bonne résistance physique
Selon les contrats de travail, la professionnelle peut travailler jusqu’à 50 heures par semaine ou faire régulièrement des heures complémentaires, selon le planning des parents.
L’assistante maternelle doit effectuer de nombreux transferts (lit, chaise haute, poussette, siège auto) pour chaque enfant. Elle les change et les relève en cas de chute.
L’agrément
Il est délivré pour une durée de 5 ans renouvelable.
Trois étapes sont essentielles avant d’obtenir l’agrément :
- La présence à la réunion d’information.
- La constitution d’un dossier administratif de demande d’agrément.
- Une visite d’évaluation à domicile par des professionnels de la petite enfance pour clore la procédure d’agrément.
1. La réunion d’information
(Renseignez-vous auprès des PMI du secteur et des centres départementaux d’action sociale (CDAS))
Animées par une puéricultrice, les réunions d’information sur le métier d’assistante maternelle sont une première étape dans la construction du parcours professionnel.
Elles permettent à la candidate de recevoir toutes les informations nécessaires avant de faire sa demande d’agrément.
La réunion d’information détaille la profession en plusieurs points cruciaux.
Elle permet d’échanger sur les responsabilités, les exigences et les contraintes du métier.
2. La constitution du dossier de demande d’agrément
Le dossier d’agrément se compose de deux parties : un formulaire de demande d’agrément à remplir soigneusement et des pièces justificatives pour prouver son aptitude à exercer l’emploi.
Ce dossier complet aborde de nombreuses questions sur la motivation, la situation familiale, les conditions matérielles d’accueil, la formation et l’expérience professionnelle de la candidate.
La candidate peut obtenir l’imprimé Cerfa de différentes manières :
• Auprès d’un Conseil départemental, d’un centre d’action social ou d’un centre de PMI de son département.
• Sur le site officiel de l’administration publique : Service-public.fr (rubrique ressources utiles) pour télécharger le formulaire) : c’est ici.
• Lors des réunions d’informations organisées par les PMI.
3. La visite d’évaluation du logement
L’entretien est notifié par une lettre indiquant la date et l’heure de la visite d’évaluation.
La visite d’évaluation à domicile vise à vérifier si la candidate et son logement remplissent les conditions légales d’agrément selon des critères définis par décret.
Elle se déroule en deux temps :
1/ Un entretien pour évaluer les capacités éducatives de la candidate, réalisé par une puéricultrice.
2/ Une visite complète du domicile pour examiner les capacités matérielles d’accueil de l’habitation.
Les puéricultrices évaluent plusieurs paramètres pour vérifier si le logement est compatible avec l’accueil d’enfants : état, taille, aménagement, accessibilité, sécurité et hygiène.
Selon les départements, la professionnelle peut exiger l’achat à l’avance de tout ou partie du matériel de puériculture (poussette, table à langer, lit, etc.).
Suite à la visite, les puéricultrices rédigent un rapport et émettent un avis favorable ou défavorable.
En cas d’avis défavorable, la candidate a le droit de connaître les motifs précis et réels incompatibles avec la garde des enfants.
4. L’acceptation ou le refus d’agrément
La décision formelle est prise à l’échelle départementale par une commission, qui délivre l’agrément de manière collégiale dans un délai maximal de 3 mois suivant l’entretien.
- L’accord plénier d’agrément
L’agrément est intégralement accepté lorsque le Conseil Départemental accorde la même capacité d’accueil demandée par la candidate.
L’agrément est réputé acquis en cas d’absence de réponse du Conseil Départemental dans un délai de 3 mois, attesté par l’accusé de réception de la demande.
- Le rejet partiel d’agrément
L’agrément peut être accordé pour un nombre d’enfants inférieur à la demande de la candidate. Ce refus partiel est souvent lié aux conditions matérielles.
En cas de changement d’habitation, il peut être révisé à la hausse.
- Le refus total d’agrément
L’agrément peut être refusé, entraînant une interdiction d’exercer le métier d’assistante maternelle. Cette décision doit être motivée et les motifs doivent être explicites et objectifs, afin que la candidate puisse préparer un recours.
Elle peut également solliciter un entretien auprès des services éducatifs du Conseil Départemental pour mieux comprendre ce refus.
La formation d’assistante maternelle
L’obtention de l’agrément déclenche la procédure de formation.
Le Conseil Départemental envoie une lettre de convocation à la future assistante maternelle dans les 3 mois suivant son acceptation.
La formation initiale est obligatoire, totalement gratuite et s’étale sur 120 heures (pour en savoir plus : solidarites.gouv.fr/assistant-maternel).
Toutefois, l’assistante maternelle est dispensée de formation si elle est titulaire :
• Du diplôme d’Etat d’auxiliaire de puériculture.
• Du CAP petite enfance.
• D’un diplôme de niveau III dans le domaine de la petite enfance (ex : titre d’éducateur de jeunes enfants).
La formation valide l’autorisation d’accueillir des enfants.
En cas de non-participation, l’assistante maternelle risque le retrait de l’agrément.
Le contenu des 80 premières heures de formation (avant l’accueil de l’enfant) est riche et aborde les principaux thèmes suivants :
• Cadre juridique et institutionnel de la profession.
• Développement, éveil et besoins de l’enfant.
• Santé et anatomie de l’enfant.
• Nutrition, alimentation et diététique.
• Activités et éducation.
• Communication et relation avec les parents.
• Qualité de vie dans son logement.
• Prévention des accidents domestiques.
Les 40 heures suivantes de formation approfondissent ces sujets.
Réalisée au cours des 3 premières années d’agrément, cette seconde session permet de faire un retour sur expérience.
À la fin de la 2ème partie de la formation, l’assistante maternelle doit se présenter en candidat libre à l’épreuve du module 1 du CAP Petite Enfance (sans obligation de le valider).
Si l’assistante maternelle ne se présente pas à l’examen, elle conserve son agrément durant 5 ans mais ne pourra pas demander de renouvellement.
Les aides financières de l’assistante maternelle
Suite à l’obtention de l’agrément, la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) peut accorder des aides financières aux assistantes maternelles.
La prime d’installation
L’assistante maternelle peut bénéficier d’une prime d’installation de 300 € (par la Caisse d’Allocations Familiales de son secteur) durant sa première année d’activité, lui permettant d’acquérir du matériel de puériculture adéquat et de sécurité.
Si l’assistante maternelle habite dans une zone où le taux de capacité d’accueil est inférieur à la moyenne départementale, elle peut bénéficier d’une majoration de 300 euros.
Le prêt d’amélioration
Le prêt d’amélioration de l’habitat est une aide financière à taux zéro de la Caisse d’Allocations Familiales, accordée aux assistantes maternelles titulaires de l’agrément, allocataires ou non.
Ce prêt (à hauteur de 80% des dépenses, avec un montant maximal de 10 000 €) aide les professionnelles à réaliser des travaux d’amélioration à leur domicile pour l’accueil et la sécurité des enfants.
Impôt sur le revenu – Comment une assistante maternelle doit-elle déclarer ses revenus ?
Retrouvez toutes les informations sur le métier d’assistante maternelle dans notre article : le métier d’assistante maternelle.
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